lundi 17 août 2015

Ce petit truc qui m'enquiquine, la timidité



                 Parlons peu, parlons bien. La timidité, vous savez tous ce que c'est que vous le soyez ou non. Mais si seulement il y avait être timide et ne pas l'être... C'est pourtant loin d'être aussi simple. C'est en effet très nuancé selon chacun, pouvant aller jusqu'au stade maladif. Je pense pencher légèrement pour ce dernier. 

                    Comme une majorité des bricoles que j'ai décrites au travers de ce blog, la timidité est une de mes caractéristiques fondamentales. On m'a mis +8 timidité et -9 aisance en public à la naissance. J'étais un véritable pot de colle avec mes parents, dès qu'il y avait du monde dans la maison ou qu'on sortait se balader, vous pouviez être sûr de me voir accrochée à leurs mains ou jambes. Ca a un côté mignon dis comme ça, mais j'étais absolument terrifiée par les personnes inconnues au bataillon. Je me souviens que dire "Bonjour" était une épreuve pire que de gravir l'Everest. "Simple comme bonjour" cette expression ne me colle décidément pas à la peau. On m'a un peu forcée, à par exemple acheter du pain, ce genre de choses mais c'était une telle angoisse, le son ne sortait que difficilement de ma bouche. J'ai aussi souvenir que petite fille, dans les parcs pour me trouver des copines, je repérais la fille et pendant une dizaine de minutes je la suivais en me tâtant et en n'osant pas aller l'aborder pour "Eh salut, tu veux jouer avec moi ?" 
                           Si c'était passé. Non seulement c'est resté et dans un certain sens ça a évolué. Eh oui, la timidité engendre la timidité, en tout cas dans mon cas. Sur mes bulletins scolaires depuis la maternelle on peut lire "Bons résultats, mais élève trop discrète qui ne participe pas assez." J'ose trop rarement m'exprimer et bien que je l'étais déjà, je suis devenue de plus en plus discrète et introvertie, avec des variations selon les périodes. 

                      Quelles peuvent être les conséquences au quotidien de cette timidité ? Ca nuit avant tout à mes relations sociales. J'y reviendrai plus tard mais tisser des liens et me faire des amis c'est pas quelque chose avec lequel je suis très à l'aise. Je n'ose pas aller vers les gens, simplement pour leur parler ou leur demander quelque chose ça me demande beaucoup de réflexion avant coup. Quand c'est les autres que se risquent à me parler, je perds mes moyens, bafouille et réponds des idioties qui me font longuement tergiverser et culpabiliser par la suite. "Mais pourquoi j'ai dis ça ? Machine doit me prendre pour une demeurée !..."  Vous cernez un peu le souci ? L'image que ça renvoie de moi est je pense, avec mon estime personnelle changeante, peu reluisante. (Reconnaîtrez-vous le talent de poète qui se cache dans ces lignes ?) En effet je pense que la timidité a pour effet de me rendre aux yeux des autres, assez froide, distante, coincée, stupide voire hautaine. Alors que je suis juste apeurée et paniquée. 
                         Revenons-en à l'école, vous connaissez le principe, le prof' pose une question, on lève la main, parfois on se fait choisir et on doit dire ce qu'on pense devant l'ensemble de la classe. Etant grande timide, quand je me jette à l'eau, je prépare dans ma tête la phrase que je vais dire et me la répète pour être sûre de ne pas passer pour une idiote et donc, ne pas me faire trop remarquer. Dans le cas où je suis interrogée, j'en tremble après pendant bien cinq, dix minutes. C'est le cas dès que je parle à des gens. Ce trait de caractère me pousse à me questionner constamment si ce que je fais est gênant ou pas, sinon tout les regards seraient braqués sur moi et pour un timide ce n'est pas envisageable. Tout du moins pour un timide semblable à moi.
                         On me fait souvent remarquer que je ne parle pas fort et on me demande de répéter, ce qui m'agace tout rouge ! Mais pourquoi je parle pas plus fort si ça m'agace me diriez-vous ? Je bloque. Complet. Dans l'intimité de mon doux cocon, ça va, je peux même brailler des idioties sans en avoir rien à faire. En public ou entourée de gens dont je ne suis que peu proche, la timidité prends les commandes. Si je parlais trop fort, on me remarquerait et bim, je serais le centre de l'attention. Je sais que ce n'est pas comme ça, mais ce n'est pas rationnel, au même titre que l'angoisse. La voix ne sort pas.
                      Il n'y a cependant pas de secret miracle pour essayer de se désembourber de ce poids. Se forcer. J'essaie de parler plus fort par exemple, de dire ce que j'en pense, en partant du principe que si les autres le font, je vois bien quelles en sont les conséquences et elles ne sont pas graves. De manière générale. Par exemple à chaque fois qu'en cours j'arrive à lever la main et parler, c'est une petite victoire. Idem quand j'arrive à m'imposer dans une conversation. J'essaie, tant bien que mal de me dire que je ne suis pas plus visible et risible qu'un autre. On est fondus dans une telle masse d'individus, je ne remarque pas de gens en particulier et de toute manière je ne connais rien d'eux. Pourquoi ce serait différent pour moi ? Au fond, la timidité est chez moi une forme de perfectionnisme. Je ne veux tellement pas faire de vagues et être bien vue que j'en arrive à ces extrêmes. Rien ne doit transparaître sur moi, je dois être discrète. Mais à vouloir trop contrôler se dessine une faille et nouée avec la peur d'être au centre de l'attention et de ne plus être tranquille, la timidité pointe le bout de son nez. Ce n'est pas toujours évident de lâcher prise et de ne plus se contrôler car c'est aussi un moyen que j'ai, inconscient de me rassurer. Je continue tout de même mes efforts et je finirai par être naturelle avec mes congénères sans en avoir quelque chose à faire de ce qu'ils peuvent bien penser de moi !
                          D'autant plus qu'être timide n'a pas que des désavantages. Au contraire ! Je pense que ça peut-être une grande qualité chez les bestioles sociables que nous sommes. Comme nous réfléchissons plus à ce que nous disons, on arrive à être plus pertinents, je sais que personnellement j'évite les conflits. Cette carapace que crée la timidité permet aussi de ne pas se dévoiler trop vite aux mauvaises personnes. D'accord je suis plus méfiante et plus sur mes gardes, mais quand des gens s'intéressent à moi je peux faire le pour et le contre. La timidité permet de passer inaperçus, on peut vivre tranquille et observer les autres sans se faire pincer. Je suis curieuse, je l'ai déjà mentionné ! 
                        Il ne faut pas non plus oublier qu'on est pas timides constamment. Ce serait totalement épuisant le cas contraire. Une fois avec des personnes de confiance, le masque tombe, et si vous saviez comme je suis pipelette ! Je ne pense pas que la moitié de mon entourage se rende compte du nombre de choses que j'ai à exprimer, que j'ai aussi de l'humour et que je peux être très chaleureuse. Les gens sont souvent surpris quand je me met en colère, mais méfiez-vous de l'eau qui dort. Je sais que ça doit être difficile de prendre quelqu'un de timide au sérieux ou de le trouver intéressant. Mais croyez-moi on en a en réserve et on peut vous étonner ! 

                 J'espère que l'article aura permis aux timides qui l'auront lu de se sentir soutenus et compris et aura éclairés les non-timides. N'hésitez pas à commenter ! Je vous fais des gros bisous.



2 commentaires:

  1. Ton post est très touchant ! Je me retrouve un peu dans ce que tu racontes. Je suis vraiment mal à l'aise en société, j'ai souvent le cœur qui bat à 100 à l'heure lorsque je suis à l'extérieur de chez moi et lorsque mon chéri me traine en soirée avec ses amis c'est l'horreur... Je ne me sens pas du tout à ma place lorsqu'il y a plus de 3 personnes que je ne connais pas ou pas beaucoup dans une pièce. Je trouve ça vraiment handicapant. Le pire c'est les exposés à la fac, c'est pour moi une véritable épreuve, j'ai l'impression de très mal parler lorsque je suis face à des gens.
    Mais comme tu le dis, dès que je suis avec mes amis proches ou ma famille, on ne m'arrête plus !
    Ton article me fait donc très plaisir et me rassure pour la névrosé que je suis ! :)

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    1. Ravie que ça t'aies plu et que ça t'aies permis de te sentir comprise. :D
      Idem c'est tellement pesant et les exposés ou oraux c'est l'horreur ma voix change et deviens niaise, et je peux dire n'importe quoi, sans compter tout les regards des autres, quelle horreur.
      Aha, contente de te rassurée je t'avoue que ça me rassure aussi ! Et on est deux à être névrosées. (;

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