dimanche 27 septembre 2015

La précocité intellectuelle, pas forcément évidente à déceler


                      Le terme "surdoué" a évolué au cours des années pour se transformer peu à peu en "précoce", qui s'est lui-même récemment divisé en plusieurs catégories. Je n'ai jamais été diagnostiquée complètement précoce juste parce que les mathématiques ne sont pas mon point fort. Or, il y a aussi un côté émotionnel à prendre en compte, d'où le fait que j'en ai pris tardivement conscience. Allez c'est parti laissez-moi vous conter mon histoire tel Père Castor ! 

                     Avec un peu de recul, beaucoup d'éléments indiquaient cette "douance", déjà bébé d'après ma mère. J'étais très éveillée, les yeux grands ouverts. Un peu plus tard, vers mes 2 ans et des brouettes j'adorais qu'on me raconte des histoires et paraît-il que lorsqu'un de mes parents sautait un passage pour aller dormir plus vite, je les reprenais et les corrigeais, sans savoir lire évidemment. C'est en partie grâce à cet amour de la lecture que très tôt, j'ai eu un langage compréhensible et surtout riche en vocabulaire "Maman, il faut que l'on se hâte" Héloïse, 4 ans et demi. 
A cette douce période de ma vie j'avais aussi l'habitude de poser énormément de questions, quelques fois existentielles "Comment ça s'attrape la mort ?" "C'est quoi le bébé de la meuh ?" Héloïse, toujours 4 ans et demi. (D'accord la seconde est moins existentielle mais c'était important comme renseignement !) 
                  Grande mémoire, curiosité à toutes épreuves et langage développé, autant de signes qui auraient pu orienter mes parents qui sentaient bien que j'avais un petit quelque chose de différent par rapport aux marmots de mon âge. Ceci dit vu que je grandissais bien, sans problèmes apparents ils n'ont pas jugés nécessaire de me faire passer toutes sortes de tests et je les en remercie. 
                   Avançons un peu dans le temps, pendant ma primaire. Comme je l'ai mentionné dans mon article sur l'hypersensibilité, eh bien j'étais hypersensible. Je ne reviendrais pas dessus en détail, mais un rien pouvait me faire pleurer, m'angoissait. Un indice de plus. Au niveau de l'école, j'assimilais, comprenais et retenais très vite (ce qui est toujours le cas d'ailleurs) me valant de bonnes notes sans avoir à fournir un travail titanesque. Il parait aussi que j'avais certaines réflexions pas tout à fait de mon âge. D'autant plus que j'étais plutôt créative à inventer toutes sortes d'histoire, dessiner, écrire des chansons, et une grande affinité avec les mots ! J'avais ce besoin d'emmagasiner des connaissance, ce qui là aussi est resté.  S'ajoute à ça une grande lucidité, ainsi qu'un sentiment d'hyperactivité cérébrale et un besoin constant de l'occuper, en regardant des vidéos, ce genre de choses. Si je ne fais rien je m'ennuie et je me met à réfléchir et donc à me sentir mal ! Je cherche toujours quelque chose à faire.

                     Mais pourquoi n'ai-je pas été détectée plus tôt ? Je ne le suis pas extrêmement. Et surtout à cause d'une mauvaise confiance en moi je ne me voyais pas du tout comme telle. Sauf qu'avec les années j'ai eu quelques soucis notamment une phobie scolaire en 3ème qui m'a amené a passer un test de Q.I, ce qui aurait pu le confirmer à ce moment là. Mais non. En effet la conseillère d'orientation psychologue avait refusé de donner un chiffre. J'ai donc juste eu des explications et un "Normal" "Plutôt élevé" sur les différents domaines testés. Il en est ressorti que j'étais pratiquement précoce,  puisque la logique ainsi que les maths étaient catégorisées comme "normales". Oui juste à cause de ça, retour à la case départ. Je ne comprenais toujours pas pourquoi je me sentais fondamentalement différente des jeunes de mon âge. 
                      Puis l'année dernière je regardais tranquillement le journal télévisé quand tout à coup un petit reportage pointe le bout de son nez sur le sujet. Il existerait plusieurs types d'enfants surdoués, et je vois que les caractéristiques d'un des types semble me correspondre. Je fais des recherches sur internet pour en trouver d'autre et comme par hasard tout colle. Je n'ai plus qu'à prendre la réalité en face "Je SUIS précoce". Au début c'est un soulagement, ça explique beaucoup de choses, et surtout voilà en quoi je suis douée : réfléchir. 
                   Puis à force d'y penser, cela devient un poids. Si tout est responsable de ça alors qui suis-je ? Pourquoi ne l'ai-je pas su avant ? C'est un véritable tourbillon qui se joue dans ma petite tête. J'en parle donc à ma psy qui me fait prendre conscience que je ne dois pas me voir comme étant précoce, mais que la précocité est une des facettes de ma personne qui peut se révéler à la fois avantageuse ou non. 

                  Je ne SUIS pas précoce, j'AI de l'intelligence. Depuis j'essaie de le prendre au plus possible comme un atout, certes c'est parfois dur à gérer avec le stress. Je sais que je vais briller dans mes études grâce à ça et je me sens bien vis à vis de ça. Cependant ça m'occasionne un côté orgueilleux mais, après tout, c'est aussi une manière pour moi de rétablir ma confiance en moi. Je ne me sens pas foncièrement différente de la personne que j'étais avant de découvrir ma particularité, je me sens juste plus complète. J'ai une clef de plus en main pour pouvoir me déchiffrer et ça fait du bien. Ce qui ne veut pas dire pour autant que je me repose sur mes lauriers, je travaille d'autant plus pour obtenir des réussites et m'élever. Je pose peut-être sur mes épaules trop de pression et c'est là-dessus qu'il faut que je travaille, donner le meilleur de moi-même sans pour autant devoir être parfaite et c'est très très délicat. Car la frustration et la colère ne sont jamais bien loin.
                  Je crois néanmoins qu'il faut arrêter de faire des cases pour les enfants, adolescents et adultes plus intelligents que la normale. Ca peut empêcher certains diagnostics ou bien enfermer ces personnes dans une détresse encore plus grande en leur prouvant par A+B que oui, ils sont différents. C'est pour cela que je remercie mes parents de ne pas m'avoir fait passer de tests trop tôt, puisque je ne me suis jamais sentie en décalage par rapport à mon niveau scolaire et surtout j'étais considérée comme normale. Peut-être que ça m'aurait permis d'avancer plus vite ou bien d'avoir une encore plus grosse étiquette collée sur le front. 

                      Pour clore cet article, je vous met le lien d'un autre ici qui explique plutôt bien je trouve les différences entre les types d'enfants précoces. D'après celui-ci je me situe plutôt du côté des HP-C. C'est à prendre cependant avec des pincettes, puisque la surdouance est un sujet délicat et surtout très compliquée à définir. Quand est-ce que ça commence et ça s'arrête ? Peut-on être considérés "normaux" même si on a un QI élevé ? Puis-je être surdoué bien que j'ai un QI dit "normal" ?  

                  Sur ce je vous laisse et espère que ça vous aura plu comme toujours ! N'hésitez pas à réagir en commentaires si vous estimez que des choses manquent à travers mon article et que vous souhaitez avoir des précisions. Bisous à tous !

6 commentaires:

  1. " Le terme "surdoué" a évolué au cours des années pour se transformer peu à peu en "précoce"" Pas vraiment. C'est deux catégories à part. On peut être les deux ou n'être qu'un des deux. Un enfant précoce peut tout simplement finir dans la moyenne. Deuxièmement ta description ne te présente que sous les traits d'une hypersensible (et j'entends d'un point de vu général pas qu'émotionnel) cependant être curieux ne fait pas tout et j'aurais même tendance à penser que quelqu'un de précoce a bien plus de recul sur ses sentiments étant davantage terre à terre puisque tourné vers la réflexion. Petite anecdote, mais généralement les précoces et/ou surdoués ont plutôt tendance à aimer apprendre ... uniquement ce qui les intéressent, de ce fait ils ont plutôt tendance à avoir de mauvaises voire très mauvaises notes, mais comme tu l'as vu par toi-même il y a plusieurs types. "Peut-on être considérés "normaux" même si on a un QI élevé ? Puis-je être surdoué bien que j'ai un QI dit "normal" ? " Quelqu'un qui a un QI élevé peut très bien s'intégrer dans la société s'il met sa capacité d'analyse au service de ses relations sociales - je dis entre autre cela parce que les seuls surdoués que je connais sont des orateurs. Ensuite il est évident que non tu ne peux être surdoué si ton QI est "normal" pour la simple et bonne raison que c'est contraire à la définition. Mais rassure toi, ne pas être surdoué ou précoce ne fais pas de toi quelqu'un de bête. Il est juste des gens avec une capacité supérieure à la "moyenne" mais généralement ce n'est pas leur but d'écraser tout le monde, bien que plus confiant parfois, personne au XXIème siècle irait se vanter d'être plus intelligent surtout pendant l'adolescence. (De peur probable d'être méprisé en se faisant passer pour "plus intelligent".) En bref c'est un sujet délicat et si tu le peux je te conseillerais de discuter avec des surdoués ou précoces "certifiés", ce serait bénéfique et affinerait probablement ta définition." Puis à force d'y penser, cela devient un poids. Si tout est responsable de ça alors qui suis-je ? Pourquoi ne l'ai-je pas su avant ?" Il est des questions qui n'ont pas de réponses parce qu'elles sont futiles. Se donner des traits pour essayer de se comprendre n'est pour ton cas, pas vraiment une bonne solution, si on part du principe que nous sommes différents - en quoi devrions nous avoir des termes en commun ? "Qui-suis-je" Tu es. Et je crois que c'est la réponse la plus complète qui pourrais te définir mais tous les chemins que tu empreintes sont bien loin de cette vérité aussi ce que je dis présentement n'a probablement aucun intérêt. Amuses toi simplement.

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    1. Monsieur l'Anonyme, il me semble que vous n'ayez pas compris grand chose aux lignes que j'ai pu écrire au dessus et que vous vous permettez de me juger alors que vous ne me connaissez pas. Certes je livre un peu de ma vie au travers de mes articles mais gardez en tête que rien n'est détaillé au point que vous ayez la possibilité de me juger.
      De plus la généralisation que vous faites m'attriste au plus haut point. Vous vous permettez de me traiter de futile ? Alors que cette prise de conscience sur ma précocité m'a pris des années et est mûrement réfléchie ?
      Je n'ai rien contre le fait que vous donniez votre avis sur ce sujet, ce qui me gène, et je le redis, est que vous me jugiez comme si nous étions intimes depuis des années et je trouve cela extrêmement déplacé.
      Sur ce, monsieur/madame, si vous répondez à ce commentaire, je ne pense pas y répondre pour éviter de rentrer dans un conflit stérile et futile (puisque ce terme semble vous tenir à coeur.)

      PS : Le fait est que cela fait des années que je discute avec des personnes "certifiées" précoces qui ne trouvent absolument pas étonnant que je le sois moi-même. Et c'est gentil de vous être proposé mais j'ai déjà une psy.

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  3. Votre article fait plus penser à une éloge de vous même plutôt qu'à une véritable analyse. Les exemples que vous citez sont d'un grand banal, qui n'est pas éveillé, curieux à l'âge que vous citez ? On ne peut tout simplement pas s'auto-analyser comme vous le faite, on remarque bien le manque de maturité. Le fait d'être hypersensible ne rend pas non plus précoce, sinon bien d'entre nous le serait. Vous n'avez pas été diagnostiqué précoce alors vous ne l'êtes pas, point. Peu importe que vous le pensiez ou non. Votre article ressemble plus à une éloge pour vous démarquer des autres "gens normaux" comme vous dite, de vous mettre au dessus d'eux. De plus la façon dont vous refusez catégoriquement les avis des autres, comme celui au dessus montre juste encore une fois votre immaturité et la prise de hauteur que vous ne savez pas prendre. Les bonnes notes à l'école ne veulent rien dire ...

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  4. Ne pensez pas que sous le nom d'"Anonyme" se cache essentiellement des personnes qui ne vous connaissent pas.
    Le monde est hypocrite et vous devez très bien le savoir ; si vous saviez ce que certaines personnes de votre entourage pensent de vous, je suppose que vous ne le supporteriez pas. Tout le monde juge et même si ça ne semble pas justifié, c'est comme ça. Si vous croyez au but de votre blog et que vous pensez que vos propos sont totalement légitime, ne vous retournez pas sur ce que vous pensez être insensé.

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    1. Je vous remercie pour votre commentaire. Hélas, un anonyme comme vous le dites peut-être n'importe qui.
      Bien que ces jugements m'insupportent, je ne fais moi-même pas exception à la règle. Ce que je trouve dommage c'est de se permettre de juger sur la vie sans en connaitre toutes les particularités. Mais bon chacun ses défauts !
      En tout cas mon blog a pour but de m'aider à m'exprimer et je crois, comme vous le dites que je ne dois pas abandonner pour des commentaires désobligeants qui peuvent me faire du mal.
      En tout cas, le vôtre me fait chaud au coeur et me redonne un peu confiance !

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